Bénédicte Godard
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Je remercie le Docteur Begon pour la qualité de la consultation, posant des mots sur ce qu’elle observait et ce que cela signifiait dans un langage accessible à quiconque. J’ai rarement reçu un compte rendu de consultation libérale aussi détaillé permettant au prescripteur initial de poursuivre ma prise en charge sans zone floue.
J’ai décidé d’écrire cet avis quand j’ai découvert les commentaires, dans lesquels je ne reconnaissais aucunement le Dr Begon, lorsque j’ai voulu prendre attache avec celle-ci longtemps après ma consultation pour solliciter un éclairage sur une problématique connexe à mon métier de psychologue psychothérapeute. J’étais à la recherche d’une réponse à une hypothèse que j’avais ayant trait à sa spécialité afin d’améliorer les recommandations préalables en termes d’examens médicaux à pratiquer avant ou au cours d’une prise en charge en sexothérapie. Tout d’abord, je souligne sa réactivité et sa disponibilité qui l’ont conduite à me répondre durant ses congés. J’ai renoncé à sa proposition d’avoir cet échange à cette période d’absence au cabinet par respect de ce temps de coupure nécessaire pour assurer une présence de qualité sur ses temps d’exercice telle que j’ai pu en bénéficier en tant que patiente. Nous avons eu à son retour cet échange. Son expertise et ses recommandations claires et didactiques partagées dans l’intérêt des patients, que nous n’avons pas en commun, m’ont permis d’apporter de nouvelles préconisations, en pouvant à mon tour les expliquer à un homme en désespoir de solution dans la suite de notre échange. Je note donc une implication excluant tout intérêt individuel pour améliorer la santé des personnes, ce qui dépasse le cadre de ses obligations de son propre exercice libéral.
Voici mon avis sur le travail du Dr Begon.
Compte-tenu de l’origine de ma démarche de partager mon avis, je ne peux censurer certaines pensées qui l’ont motivée et partager ce qui suit :
En tant que professionnelle de santé je peux témoigner que nous recevons de façon préoccupante avec une banalisation croissante des marques d’agressivité sans cause grave ou même sérieuse malgré des efforts probablement imperceptibles mais réels et parfois coûteux pour assurer notre mission. Nous nous sommes mis, par choix, au service de l’amélioration de la santé des personnes. Cela ne constitue pas pour autant une servitude, encore moins une servitude à d’autres fins que celles pour lesquelles nous nous sommes engagés. Ces actes banalisés, injustes, et pour certains d’entre nous devenus quotidiens conduisent des soignants, êtres humains comme les patients ne se résumant pas à leur fonction, à adopter des positions fermes concernant le rappel de leur mission, de leurs limites, de respect.
Sans être parfaits, parce que soignants, j’écris ce poste en pensant à ceux de qui je partage la mission, touchée par ce qu’a potentiellement pu vivre le Dr Begon à la lecture de certains commentaires.
Je me rappelle, en lisant ces derniers qu’à l’instar de ce que peut offrir le Dr Begon, alors qu’il y a seulement quelques mois les mêmes soignants étaient applaudis, signe du consensus en faveur de la valorisation de leur rôle, de leur mission, de leur nécessité. Cette valorisation aux multiples facettes n’a été qu’un répit pour les soignants qui a duré le temps que l’oubli s’installe, que la gratitude collective s’étiole : nos besoins à tous, soignants et non soignants, en termes de santé peuvent trouver une réponse grâce à leur engagement respecté (par eux, par nous). Il n’est pas à confondre avec l’abnégation même si certains soignants vivent des sacrifices, imperceptibles mais bien réels, et jamais un dû. Cet engagement continue et semble redevenu invisible. Le risque de la banalisation des actes vindicatifs, excessifs dans leur fond ou dans leur forme, parfois violents, est de conduire des soignants à conclure que leur implication est vaine, trop coûteuse, y renoncent, se désengagent et que les griefs justes, nécessitant une action corrective soient négligés, invisibles, dilués dans la multitude de plaintes inappropriées.